Alors que l’Afrique de l’Ouest entre dans une nouvelle séquence électorale, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont vécu un week-end sous tension, marqué à la fois par des mobilisations politiques, des fractures internes dans l’opposition et des signes de fébrilité sécuritaire à l’approche des urnes.

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Bénin : la mouvance se met en ordre de bataille, l’opposition se déchire

La scène politique béninoise a pris des allures de pré-campagne. Samedi 4 octobre, à Parakou, le duo Romuald Wadagni – Mariam Chabi Talata a été officiellement investi candidat du pouvoir pour la présidentielle de 2026.
Le ministre des Finances et l’actuelle vice-présidente incarnent la continuité du projet de la mouvance présidentielle, sous le signe de la stabilité et de la discipline institutionnelle.

Dans un stade comble, le mot d’ordre a été clair : rassembler les forces de la continuité et préparer une victoire dès le premier tour. Le discours des soutiens a mis l’accent sur la rigueur économique et la poursuite des réformes initiées depuis 2016.

Mais pendant que la mouvance avance, l’opposition se fissure. Le Mouvement Populaire de Libération (MPL) a annoncé son retrait du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition, dénonçant un manque de cohérence et des calculs partisans.
Un signal préoccupant pour une opposition déjà divisée entre ambitions personnelles et absence de leadership clair.

Sur un autre front, la démission du sélectionneur national Ibrahim Da Silva, après l’échec des Guépards U17 au tournoi de l’UFOA-B, a alimenté les discussions sur la gestion du sport béninois. Et pendant que les politiques débattent, le gouvernement poursuit ses chantiers : appui à l’entrepreneuriat numérique, appels à projets pour le Grand Nokoué, et renforcement des infrastructures logistiques.


Côte d’Ivoire : la tension monte à trois semaines du scrutin

De l’autre côté du golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire vit une montée palpable de la tension politique à l’approche de la présidentielle du 25 octobre 2025.
Ce week-end, plusieurs responsables du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont été arrêtés à Yopougon, à la suite d’incidents survenus lors de rassemblements de militants.
Le parti de Laurent Gbagbo dénonce une stratégie d’« intimidation politique » visant à neutraliser ses cadres avant la grande marche du 11 octobre.

Pendant ce temps, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) multiplie les démonstrations de force. Plus de 1 300 militants ont été déployés sur le terrain dans une campagne dite « de proximité » orchestrée par le parti au pouvoir pour galvaniser la base à Abidjan, Bouaké et San Pedro.

Sur le plan économique, le week-end a également été marqué par la signature d’un nouvel accord entre PETROCI et ENI pour l’exploitation du bloc pétrolier CI-7, symbole de la volonté d’Abidjan de renforcer son autonomie énergétique. Mais ces signaux économiques n’ont pas suffi à apaiser les inquiétudes d’une population qui redoute un retour des violences préélectorales.

Des faits divers sordides – comme l’arrestation d’un homme suspecté de cannibalisme à Méagui ou des rodéos urbains à Abobo – ont contribué à accentuer le sentiment d’instabilité et d’insécurité dans la capitale économique.

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Deux pays, une même fièvre politique

Entre mobilisation présidentielle au Bénin et arrestations politiques en Côte d’Ivoire, le parallèle est saisissant : dans les deux pays, la tension monte à mesure que les échéances électorales approchent.
Le pouvoir cherche à montrer sa solidité, l’opposition dénonce la fermeture de l’espace politique, et la société civile observe avec inquiétude une crispation progressive du climat démocratique.

L’Afrique de l’Ouest, déjà ébranlée par des transitions militaires au Sahel, regarde ces dynamiques avec appréhension.
Dans les capitales béninoise et ivoirienne, l’espoir d’élections apaisées se heurte à la réalité d’un paysage politique polarisé, où chaque meeting devient un test de stabilité.

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1 Commentaire

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