Côte d’Ivoire : Don Mello, l’atout surprise qui bouscule le jeu présidentiel

À malin, malin et demi. Le proverbe colle parfaitement à la trajectoire d’Ahoua Don Mello, cet « indépendant » validé par le Conseil constitutionnel qui, en quelques semaines, s’impose comme l’invité imprévu d’une présidentielle annoncée sans suspense.

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Du candidat discret au rassembleur inattendu

À première vue, sa candidature avait des allures de manœuvre anodine, presque un geste de défi envers son propre camp du PPA-CI. Mais en se présentant hors de la ligne officielle, Don Mello a contourné les chausse-trappes politiques qui barrent souvent la route aux opposants ivoiriens. Sa posture d’outsider a séduit le Conseil constitutionnel et, plus finement, l’opinion qui guettait une alternative crédible.

Puis, coup de théâtre : dans un communiqué diffusé sur ses réseaux, l’ex-patron du BNETD a « confié » sa candidature à trois figures majeures de l’opposition – Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Pascal Affi N’Guessan – transformant une initiative individuelle en appel au front commun. En un geste, il repositionne le débat et force chaque camp à recalculer sa stratégie.

Quand le RHDP voit l’échiquier bouger

Pour le parti au pouvoir, habitué à semer la division dans les rangs adverses, la manœuvre a des allures de pied de nez. Le RHDP s’était prémuni contre un duel chargé d’émotion avec Laurent Gbagbo ; il doit désormais affronter un profil moins clivant mais potentiellement plus fédérateur. Don Mello attire ceux qui contestent le « deuxième mandat de la troisième République » – en réalité le quatrième d’Alassane Ouattara – et une jeunesse ouest-africaine fascinée par les BRICS et l’idée d’un monde multipolaire.

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Un duel d’idéologies

La campagne qui s’annonce oppose deux visions :

• Don Mello, chantre d’une Côte d’Ivoire capable d’autodétermination économique et politique.
• Le RHDP, attaché à la continuité et aux partenariats classiques avec les puissances occidentales.

Cette confrontation, plus qu’un simple affrontement électoral, reflète le clivage entre une Afrique qui veut écrire ses propres règles et une élite convaincue que la stabilité passe par des alliances anciennes.

En clair : Don Mello n’est plus un figurant. Il s’invite au centre de l’échiquier, force le RHDP à abandonner le confort d’une élection verrouillée et donne à la présidentielle ivoirienne un parfum d’inattendu qui pourrait bien électriser les urnes.